Le sigle EPO signifie érythropoïétine. C'est une hormone glycoprotéique (protéine portant un glucide) et peptidique (composée de 265 acides aminés). Dans le corps humain, elle est naturellement sécrétée par les reins (90%), le foie et le cerveau. Sa production est stimulée par la baisse du dioxygène dans les artères rénales. Dans la moelle osseuse, l’EPO active la production des globules rouges. C’est pourquoi elle était initialement – à la fin des années 1980 – utilisée dans le traitement des anémies (mauvais transport du dioxygène).
III. Etre plus endurant
2. L'EPO
Schéma de l'action de l'EPO à l'échelle du sang et de la moelle osseuse
L'EPO stimule certains précurseurs des globules rouges au niveau de la moelle osseuse (qui synthétise ceux-ci), augmentant la production de globules et permettant ainsi d'augmenter le transport d'oxygène dans le sang (puissance maximale aérobie).
Schéma de l’injection d’EPO chez un individu
Légende
1. Injection d’EPO
2. L'EPO stimule la fabrication de globules rouges par la moelle osseuse.
3. Les globules rouges participent à la respiration et à la production d'énergie.
Ce surplus de globules rouges permet un meilleur apport d’oxygène dans les muscles. S’en suit une augmentation de la VO2max (aptitude de l’organisme à utiliser le dioxygène lors d’un effort long) du sportif.
Le sportif peut ainsi s’entraîner plus longtemps, gagner en capacité respiratoire et en endurance. Après six semaines de traitement, l'augmentation de la consommation d'oxygène serait de 8% et celle de la performance de 16%.
Nous avons pu montrer le même phénomène avec le système d’autotransfusion, la prise d’EPO doit être couplée avec celle du fer, qui entre dans la composition de l’hémoglobine (pigment transportant le dioxygène) contenue dans les globules rouges. Les doses étant quelquefois données de manière empirique, certains sportifs ont pu subir des surdosages en fer.
Cette pratique comporte toutefois de nombreux risques :
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A court terme : elle peut engendrer un syndrome grippal avec fièvre, frissons, ou encore des douleurs musculaires.
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A long terme : des lésions cellulaires peuvent provoquer des cirrhoses (maladie du foie, résultant d’agressions biochimiques répétées), du diabète, des accidents cardiaques, ou des embolies pulmonaires (des caillots se forment dans les veines et se déplacent, après être passés par le cœur, jusqu'aux artères pulmonaires. Ces caillots entraînent des complications jusqu'au blocage du sang vers un organe qui cause l'arrêt de sa fonction).
L'utilisation de l'EPO existe depuis 1989 aux Etats-Unis et a été approuvée. Elle est aujourd'hui utilisée par les athlètes dans des sports qui demandent une certaine endurance (cyclisme, natation, etc.).
L'AMA interdit évidemment cette pratique dans la majorité des sports. Depuis 1997, l'UCI (Union Cycliste Internationale) pratique des contrôles sanguins réguliers et de nombreux sportifs sont contrôlés positifs à ce produit.