L’autotransfusion, ou transfusion autologue, est une technique qui consiste à se prélever une certaine quantité de sang et à la conserver, dans le but de se la retranfuser plus tard.
III. Etre plus endurant
1. L'autotransfusion
Sur cette modélisation, nous pouvons identifier plusieurs éléments :
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Les plaquettes assurent la coagulation du sang en cas de plaie.
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Les globules blancs ont pour rôle de défendre l’organisme contre les agressions extérieures.
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Les globules rouges sont les cellules sanguines présentes dans le sang qui transportent le dioxygène.
Schéma simplifié de l'autotranfusion
L'autotransfusion oblige l'organisme à produire plus de globules rouges afin de combler le manque de ces globules, provoqué par le prélèvement. Avant la retransfusion, le volume sanguin contenu dans le corps est donc redevenu normal (environ six litres pour un homme adulte). Le taux d’oxygène supplémentaire transporté jusqu’aux muscles augmente et permet une amélioration des performances.
Ainsi, comme nous pouvons le voir sur le schéma ci-dessus, le dioxygène est transporté dans le sang par les globules rouges, puis, lorsqu’il traverse le muscle, une réaction chimique s’opère, créant de l’énergie. Cette énergie sera nécessaire au bon fonctionnement du muscle. Le CO2 synthétisé ira ensuite dans le vaisseau sanguin pour être expulsé par voie orale.
Par conséquent, si le nombre de globules rouges augmente, le taux de dioxygène transporté sera plus élevé : cela influera directement sur l’énergie produite et les capacités du sportif qui s’en trouveront nettement améliorées, de l’ordre de 10 à 20%, les effets se prolongeant environ jusqu'à deux semaines. Cette amélioration se sentira au niveau de l'endurance du sportif qui aura plus de dioxygène transporté jusqu'au muscle.
Les risques sont nombreux et dépendent tous de la composition du sang transfusé :
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Les contaminations bactériennes (ce type d'accident rare, mais très grave) : détectable dans le sang.
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Le risque viral (hépathites virales, CMV...) : détectable dans le sang.
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Transmission de la maladie de Creutzfeldt Jacob : indétectable dans le sang.
Les effets indésirés qui s'en suivent sont aussi nombreux :
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A court terme, des malaises, des problèmes circulatoires et des chutes de tension artérielle peuvent survenir.
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A long terme, une insuffisance sanguine, des problèmes cardiaques graves, des problèmes vasculaires, des anémies (mauvais transport du dioxygène par le sang) et une prise trop importante de quantité de dioxygène quotidienne peuvent entraîner la mort.
Pour la première fois, cette technique a été mise en place par l’armée américaine en 1947. C'est un médecin de l'Institut de physiologie de la performance de l'Ecole suédoise de sport, basé à Stockholm, le professeur Björn Ekblom, qui affinera la technique en 1972.
Aujourd'hui, des centres d'autotransfusion se multiplient et de nombreux sportifs y ont recours, notamment dans les sports endurants comme le cyclisme, le football, le ski de fond, ou encore la natation.
En revanche, cette pratique est interdite selon la liste des interdictions de l'AMA (Agence mondiale antidopage) depuis 2006 et selon la législation française.
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